La langues berbères, Tamazight langue de l’Afrique du nord

Langue Berbère Répartition géographique.
Langue Berbère Répartition géographique. Tutlayt Tamazight

Les langues berbères ou le berbère (nom local: Tamazight, Tamazight est un ensemble des dialectes ou langues qui forment un groupe de langues chamito-sémitiques dérivées du « berbère ancien ». Elles sont présentes depuis le Maroc jusqu’à l’Égypte, en passant par l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger et la Libye. On dénombre une trentaine de variétés. Le berbère ou tamazight possède son propre système d’écriture, celui que les Touareg ont conservé : le tifinagh.

Il n’existe pas de chiffres officiels concernant le nombre de berbérophones, mais on estime le nombre de locuteurs à plus de 45 millions.

Répartition géographique

Drapeau berbère symbole identitaire

Drapeau berbère symbole identitaire

Maroc

Le Maroc est le principal état berbérophone ; on y estime qu’au moins 40 % de la population est berbérophone .

Depuis le 1er juillet 2011, la nouvelle constitution consacre « l’amazigh » en tant que « langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception ».

Trois principaux dialectes du berbère sont parlés au Maroc :

  • Le tachelhit (ou chleuh) est parlé par les Chleuhs dans le Haut Atlas, dans l’Anti-Atlas au sud, et dans la plaine de Souss, au Sahara et ailleurs partout dans le royaume. C’est le dialecte berbère le plus parlé.
  • Le tamazight du Maroc central, appelé aussi tamazight tout court ou braber, est parlé dans le Haut et le Moyen Atlas, de Azilal à la campagne au sud de Taza, ainsi qu’au centre du royaume.
  • Le tarifit (ou rifain) est parlé par les Rifains, habitants du Rif oriental, au nord-est du Maroc : Nador, Al-Hoceima, Kebdana.

On trouve également d’autres dialectes, parlés par un nombre restreint de locuteurs, comme le chleuh de Figuig, le sanhadji des Srayr et le ghomari.

Algérie

L’Algérie compte environ 30 % de berbérophones.

  • Le chaoui (tacawit) est parlé par environ 3 million de personnes à l’est du pays, surtout dans les Aurès — wilayas de Batna, Khenchela, Oum-El-Bouaghi, Tébessa, Souk Ahras, Sétif partie extrême sud et dans une partie des wilayas de Guelma, et Biskra.
  • Le kabyle (taqbaylit) avec 5 millions de locuteurs. Le kabyle est le deuxième parler berbère le plus parlé après le chleuh. Il est parlé dans les wilayas de Béjaïa, de Tizi-Ouzou et partiellement dans les wilayas de Bouira et de Boumerdès. Il existe également un petit nombre de dairas Kabyles relevant des wilayas de Sétif et Bordj-Bou-Arreridj. Enfin, il faut prendre en compte un nombre important de kabyles habitant d’autres grandes villes algériennes comme Alger ou Oran, parfois depuis plusieurs générations. Difficile de savoir combien de ces familles kabyles continuent à parler leur langue et à la transmettre à leurs enfants, et à plus de 9 millions dans le monde.
  • Le tamazight de l’Atlas blidéen nommé du côté de Blida : « tasalhit ». Ce dialecte berbère est parlé dans le massif de l’Atlas blidéen notamment chez les tribus des béni Saleh, Béni Misra, …
  • Le chenoui est présent dans la wilaya de Tipaza, la wilaya d’Ain Defla, et le littoral de la wilaya de Chlef à l’ouest d’Alger (180 000 locuteurs).
  • Le mozabite, est parlé au Mzab, dans le sud : entre 150 000 et 200 000 locuteurs1.
  • Le touareg (c’est-à-dire les variantes tamasheq, tamahaq, tamajaq) est parlé dans le sud de l’Algérie, (parlé aussi dans le sud ouest de la Libye, au Mali, au Niger et au nord du Burkina Faso) le pays compte des effectifs touaregs plus modestes qui ne dépassent pas quelques dizaines de milliers de personnes. L’ensemble des populations touarègues avoisine donc le million d’individus.
  • Le chelha est parlé à Beni Boussaid, un âarch berbère de 13 000 habitants situé au mont Asfour dans la wilaya de Tlemcen, et à Bousemghoune, et Assla des villages situés dans la région d’Elbayadh ainsi qu’à Beni Snous, une commune de la wilaya de Tlemcen, composée d’une douzaine de villages.
  • Le tagargrent est parlé dans la région de Ouargla et de N’Goussa ainsi que Tougourt et sa région Righa.
  • Le Zénètes est parlé dans le Gourara (wilaya d’Adrar) par environs (140 000 locuteurs).
  • Le dialecte de l’Atlas blidéen parlé dans le massif du même nom.

Tunisie

En Tunisie, pays arabophone à 98 %, le chelha est parlé dans les villages semi-berbérophones du sud — Chenini, Douiret, Matmata, Tamezrett, Ghomrassen, etc. — ainsi que dans quelques villages de l’île de Djerba (surtout Guellala/Iqellalen, Ajim, Sedouikech/Azdyuch, Ouirsighen/At et beni maaguel/Ursighen). et les régions de montagnes a Gafsa ou Sbeïtla.

 Mali et Niger

Langue Berbère répartition géographique.

Langue Berbère répartition géographique. Tutlayt Tamazight

Le touareg, plus précisément les variantes tamasheq et tamajaq. Les Touaregs représentent environ 10 % de chacune des populations malienne et nigérienne.

Libye

les Amazighs représentent près de 10 % de la population libyenne, ils sont concentrés dans l’ouest du pays, dans les montagnes du Nefoussa et dans la ville côtière de Zouara.Le nafusi est parlé à Aoudjila, Sokna et Zouara. Le tamahaq est également parlé dans la région de Ghat par environ 17 000 personnes (Johnstone 1993). La région de Yafran, le Ifren est parlé.

Mauritanie

Le zenaga est parlé à Mederdra. Le tamasheq est également utilisé. Mais la plupart des non-arabophones de Mauritanie parlent les langues nigéro-congolaises.

Îles Canaries

Aux îles Canaries, se parlait jadis le guanche, aujourd’hui disparu. Une partie de la population actuelle de ces îles espagnoles se revendique berbère mais ne parle aucun dialecte de cette langue. Cette revendication berbère est notamment portée par le Congrès national canarien (CNC), parti indépendantiste canarien, branche politique du mouvement de libération des îles Canaries, le MPAIAC.

Égypte

Les Siwis parlent le seul dialecte berbère égyptien, le siwi, présent dans les environs de l’Oasis de Siwa. Cette oasis du nord-ouest de l’Égypte représente le plus oriental des groupes berbères.

Écriture

Le berbère est noté, depuis le milieu du premier millénaire avant l’ère chrétienne, au moyen de l’alphabet tifinagh ou libyco-berbère. Il comporte des voyelles et des consonnes, dont il existe plusieurs variantes.
Depuis le début du XXe siècle, le berbère a surtout été écrit au moyen de l’alphabet latin ou de l’alphabet arabe, bien que les Touaregs continuent de l’utiliser couramment.
Cependant, des propositions de tifinagh standard ont vu le jour à partir de la fin du XXe siècle. L’Académie berbère, travailla sur une version, révisée ensuite par le professeur Salem Chaker de l’Inalco. L’Ircam officialisa une version de l’alphabet tifinagh en 2003.
La principale difficulté de la mise en place d’un alphabet standard réside dans la localisation progressive des langues berbères, qui a engendré une différenciation de certains phonèmes et lettres.

Statut

Schema d'ensemble des aires linguistiques du nord-est algerien du milieu du xixe siecle au milieu du xxe siecle

Schema d’ensemble des aires linguistiques du nord-est algerien du milieu du xixe siecle au milieu du xxe siecle

Le berbère est langue officielle dans un seul pays, le Maroc. Il est langue nationale en Algérie (depuis 2002), au Mali et au Niger.

Enseignement du Tamazight en Algérie

À l’issue de la « Grève du cartable » (1994-1995) ayant paralysé le secteur éducatif en Kabylie, le gouvernement algérien s’est finalement décidé à introduire de façon très timide l’enseignement du tamazight dans 16 wilayas en 1995 pour environ 35 000 élèves16. Quinze ans plus tard, l’enseignement du tamazight ne concerne plus qu’une dizaine de wilayas.

Ce constat pourrait faire penser que l’enseignement du tamazight est en recul. Mais ce n’est pas le cas. Pour l’année 2010-2011, le HCA (Haut Commissariat à l’Amazighité) a noté que plus 240 000 élèves apprennent le tamazight en Algérie. L’enseignement de la langue s’est considérablement renforcé, surtout en Kabylie.

Le tamazight a été introduit aux épreuves du baccalauréat et du brevet d’enseignement moyen (BEM). Son enseignement se généralise progressivement aux lycées, aux collèges et aux écoles primaires, en particulier au niveau des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. Des manuels scolaires de tamazight ont été confectionnés.

Autre signe positif, l’amélioration de la qualité des enseignants grâce à l’introduction de cursus de langue amazighe au niveau des universités de Tizi Ouzou, Béjaia et Bouira. Aujourd’hui, la majorité des enseignants sont des universitaires diplômés. En 2011, on recense 1114 enseignants de tamazight dont 800 licenciés universitaires. En 1995, il n’y avait que 200 enseignants.

Quelques chiffres récents:

4 396 bacheliers passent l’épreuve de Tamazight au Baccalauréat algérien de 201119.
Pour l’année scolaire 2009/201020 : 193 226 apprenants et 1 148 enseignants (Wilaya de Tizi Ouzou : 93 947 élèves et 558 enseignants, Wilaya de Béjaïa : 47 162 apprenants et 313 enseignants, Wilaya de Bouira : 26 599 apprenants).
Wilaya de Bouira : 3 316 élèves passent l’épreuve de Tamazight au Brevet (BEM) 2011 sur les 11 492 inscrits / Wilaya de Béjaia : 1 588 élèves passent l’épreuve de Tamazight au BEM 2011 sur les 14 288 inscrits / Wilaya de Boumerdès : 363 élèves passent l’épreuve de Tamazight au BEM 2011 sur les 10 149 inscrits.

En Algérie, chaque région enseigne sa propre version du tamazight (c’est-à-dire, la version chaouie dans les Aurès, la version kabyle en Kabylie…). L’alphabet latin est largement plébiscité pour l’enseignement du tamazight mais il existe quelques exceptions comme à Tamanrasset où le tifinagh est parfois utilisé.

Enseignement du Tamazight au Maroc

Introduit en 2003, le Tamazight est enseigné dans une dizaine d’académies sur les seize que compte le pays. L’enseignement de la langue amazighe se fait à l’aide de l’alphabet tifinagh et se concentre sur le cycle d’enseignement primaire. Environ 500 000 écoliers marocains (sur un total de 4 000 0000) suivent des cours de tamazight.

Enseignement du Tamazight dans les autres pays

Il est possible de retrouver l’enseignement du Tamazight dans certains pays comprenant une forte communauté immigrée berbérophone à l’instar de la France, des Pays-Bas, de la Belgique ou du Canada.

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